Espèces d'intérêt communautaire

Qu'est-ce qu'une espèce d'intérêt communautaire ?

Il s'agit d'une espèce animale ou végétale considérée en danger ou vulnérable ou rare à l'échelle européenne ou endémique pour lesquelles des mesures de conservation et/ou de protection doivent être mises en œuvre par les États membres de l'Union Européenne.

Ces espèces figurent en annexes de la Directive « Habitats-Faune-Flore » et de la Directive « Oiseaux ».

L'annexe II de la Directive « Habitats-Faune-Flore » liste les espèces de faune (hors oiseaux) et de flore d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation (ZSC), impliquant :

  • Le maintien et/ou le rétablissement des habitats de ces espèces dans un état de conservation favorable,
  • La non-perturbation des espèces, pour les perturbations ayant un effet au regard de leur conservation,
  • L’évaluation des incidences pour les projets susceptibles d’affecter les habitats de ces espèces.

Les annexes IV ou V de cette Directive fixent la liste des espèces pour lesquelles des mesures de protection doivent être mises en place sur l’ensemble du territoire.

Les espèces des Étangs d'Asnières

Les inventaires biologiques ont mis en évidence la présence d'une espèce végérale et de trois espèces animales inscrites à la Directive « Habitats-Faune-Flore ».

 

Flore

 

La Marsilée à quatre feuilles, Marsilea quadrifolia (L.) 

Code Natura 2000 : 1428. Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Annexe I de la Convention de Berne 

Crédit : Romain Bissot

 

Plante herbacée aquatique de 5 à 15 cm de haut, à rhizome généralement submergé, rampants et peu ramifiés, atteignant 50 cm de long. Les feuilles une fois développées sont glabres, d’un vert brun mat, disposées en trèfle à 4 folioles. Le limbe est étalé horizontalement et souvent flottant librement à la surface de l’eau. Deux types de feuilles se développent : les premières à limbe flottant et pétiole mou, les secondes à pétiole rigide et dressé. Les folioles sont cunéiformes, largement arrondies et entières. Les sporocarpes, en forme de petits grains de haricot, sont fixés à la base des pédoncules.  

Fiche de l'espèce

Répartition sur le site

Cette espèce est présente de manière certaine sur l’étang des Ecluseaux, il se pourrait également qu’elle se trouve encore à l’exutoire de l’étang d’Asnières. 

 

Insectes

 

Le Grand Capricorne, Cerambyx cerdo

Code Natura 2000 : 1088. Statut - Annexe II de la Dir. Habitat

 Crédit : Samuel Ducept, Vienne Nature

 

Le Grand Capricorne est l’une des plus grandes espèces de coléoptère de France. De forme allongée, il mesure 24-53 mm ; est de couleur brun-noir avec des antennes et des pattes noires. Les antennes du mâle sont deux fois plus longues que le corps, celles de la femelle sont aussi longues que le corps. 

Crépusculaire et nocturne, il se développe surtout sur les chênes, lorsque ceux-ci sont dépérissants ou morts sur pieds. Les larves minent le bois par des galeries larges et sinueuses. 

Cet insecte fait partie des espèces saproxyliques c’està-dire les espèces inféodées à la dégradation du bois mort ou dépérissant, dont elles se nourrissent. 

Le développement larvaire peut durer plusieurs années. La nymphose a lieu dans le bois. L’imago (adulte) éclot en automne et hiverne dans la logette. 

Caractéristiques, les trous d’émergence des adultes sont grands et de forme ovale. L’adulte n’a qu’une vie éphémère durant laquelle il joue un rôle de dispersion de la population. 

Fiche de l'espèce

Répartition sur le site

L’espèce est principalement présente dans les haies de Chênes qui ceinturent les champs autour de l’étang de Villedon.

 

Lucane Cerf-volant Lucanus cervus

Code Natura 2000 : 1083. Statut - Annexe II de la Dir. Habitat

Crédit : Samuel Ducept, Vienne Nature

 

C'est le plus grand coléoptère d'Europe. Sa taille varie d’environ 3 cm pour les femelles à plus de 8 cm pour les mâles. Très caractéristique, cet insecte brun-noir est pourvu chez le mâle de mandibules rappelant les bois d’un cerf. La tête et le pronotum sont noirs, les élytres bruns (parfois noirs chez la femelle) et les pattes noires. 

L’adulte n’a qu’une vie éphémère durant laquelle il joue un rôle de dispersion de la population. Il vole le soir et de jour. On le trouve sur les troncs d'arbres où il lèche la sève. Les adultes sont aussi liés aux chênes, mais ils peuvent également être rencontrés sur un grand nombre d’autres feuillus. Le Lucane cerf-volant vole aussi au niveau des lisières forestières, des bocages avec des arbres sénescents et dans les parcs urbains. 

Les larves et adultes de l’espèce sont saproxylophages (consommatrice de bois mort).  

Le cycle de développement larvaire dure de 5 à 8 ans, d’où une certaine fragilité des populations si les habitats naturels qu'elles occupent subissent des changements rapides. 

La nymphe (stade intermédiaire de développement de l'insecte qui se situe entre le stade larvaire et le stade adulte) loge dans une grande cavité souterraine.  

Cette espèce occupe une place importante dans les écosystèmes forestiers de par son implication majeure dans la décomposition de la partie souterraine des arbres feuillus. La larve vit dans le système racinaire et le tronc des chênes mourants, ou dans de grosses branches mortes, plus rarement dans d’autres essences comme le Châtaignier, le Cerisier ou le Frêne. 

Le biotope de prédilection du Lucane cerf-volant est constitué par de vieilles forêts de feuillus, peu exploitées (bois mort laissé au moins en partie sur place). 

Fiche de l'espèce

Répartition sur le site

Les six individus observés l’ont tous été à proximité de l’étang du moulin d’Asnières. 

 

Amphibiens

 

Le Sonneur à ventre jaune, Bombina variegata 

Code Natura 2000 : 1193. Statut - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Annexe II de la Convention de Berne.

Crédit : Miguel Gailledrat, Vienne Nature

 

Le Sonneur à ventre jaune a un corps ovale et une peau fortement verruqueuse. Il mesure à peine 5 cm. Son dos brun comme la terre glaise lui assure un camouflage parfait dans son environnement. Son ventre jaune et noir, tirant parfois jusqu’au bleu, permet d’identifier chaque individu sans risque d’erreur. Ce n’est que durant la période de reproduction que les mâles peuvent être distingués des femelles par leurs durillons noirs à l’avant-bras et au pouce. L’appel des mâles durant la période de reproduction est un faible «hou, hou, hou» régulier, qu’ils émettent souvent en se laissant flotter à la surface de l’eau. 

Le Sonneur à ventre jaune a une longévité de 9 à 10 ans avec un maximum de 19 ans. Une population est donc en mesure de subsister plusieurs années sans se reproduire. En règle générale, le sonneur à ventre jaune atteint la maturité sexuelle après deux hivers. 

La période de reproduction dure de fin avril à début août, avec un pic en mai et juin. La reproduction se déroule dans l’eau et la fécondation est externe. Chaque été, la femelle peut pondre jusqu’à 200 ovules, mais souvent moins de 50 sont fécondés par le mâle au moment de leur expulsion. Il peut aussi arriver qu’elle ponde plusieurs fois par été. Le risque que sa maigre descendance soit dévorée ou qu’elle soit victime de la sécheresse est ainsi réduit. Le développement larvaire dure un à deux mois. 

L’activité débute généralement en avril (en mars pour les stations les plus méridionales) et se termine en septembre. Le Sonneur à ventre jaune se déplace volontiers et peut coloniser de nouveaux habitats à une distance de plusieurs kilomètres. Ce sont surtout les jeunes individus qui colonisent les nouveaux sites. Quant aux individus âgés, ils sont souvent extrêmement sédentaires et peuvent rester des années sur un site qui n’est plus favorable à la reproduction.  

De jour, le Sonneur à ventre jaune peut souvent être observé dans l’eau, mais son activité est surtout nocturne. 

Les têtards se nourrissent d’algues et de diatomées. Quant aux adultes, ils se nourrissent essentiellement de lombrics, de petites limaces et d’insectes. 

Le sonneur dispose d’une sécrétion cutanée très venimeuse le protégeant aussi bien des bactéries que des prédateurs. Sur la terre ferme, ses prédateurs sont les oiseaux et les carabes (coléoptères). Les têtards, quant à eux, sont une proie facile pour les poissons, les tritons, les insectes et les oiseaux. 

Fiche de l'espèce

Répartition sur le site

Le Sonneur a été contacté dans deux stations distinctes.  

Deux individus ont été observés en hivernage dans un appentis à l’étang de Villedon. Le milieu où ils ont été observés a beaucoup évolué depuis cette observation et les Sonneurs n’ont pas été revus (com. pers. gestionnaire de l’étang de Villedon). Il est cependant possible qu’une petite population subsiste toujours à proximité.  

Le deuxième site se situe au niveau de l’exutoire de l’étang du moulin d’Asnières, le long du Blour. Différentes prospections ont permis de mettre en évidence la présence de plusieurs individus (15 en 2006 – Vienne Nature ; 5 en 2007 - Biotope) sur une surface d’une centaine de m².