14/05/2025

Deux insectes phares sur les Étangs d’Asnières

Grand Capricorne et Lucane cerf-volant sont présents sur le site Natura 2000.

Les coléoptères font partie du plus vaste groupe d’insectes au monde. Il comprend les coccinelles, scarabées, carabes, hannetons…

Parmi eux, le Grand Capricorne Cerambyx cerdo, protégé au niveau national et européen, a été observé sur le site des Étangs d’Asnières dans certaines haies qui ceinturent les champs autour de l’étang de Villedon. Crépusculaire et nocturne, le Grand Capricorne se développe surtout sur les chênes, lorsque ceux-ci sont dépérissants. On détecte facilement sa présence par l’observation des galeries (de forme large et sinueuse) que laissent ses larves dans le bois dont elle se nourrit.

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 Grand Capricorne. Crédit photo : Samuel Ducept, Vienne Nature

 

Le Lucane cerf-volant Lucanus cervus est quant à lui le plus grand coléoptère d’Europe. Sa taille varie d’environ 3 cm pour les femelles à plus de 8 cm pour les mâles. Très carac-téristique, cet insecte brun-noir est pourvu chez le mâle de mandibules rappelant les bois d’un cerf. Sur le site Natura 2000 des Étangs d’Asnières, cette espèce a été observée proche de l’étang du Moulin d’Asnières près de petits bosquets ou de haies de grands arbres (Chêne, Frêne et Saule). 

Lucane cerf-volant. Crédit photo : Samuel Ducept
Lucane cerf-volant. Crédit photo : Samuel Ducept

Les larves et adultes de ces deux espèces sont dites « saproxylophages », c’est-à-dire qu’ils sont consommateurs de bois mort. La participation de ces espèces dans la dégradation du bois et dans sa reconversion en matière organique fait que le Grand Capricorne et le Lucane cerf-volant possèdent un rôle d’une grande utilité écologique.  Pourtant leurs populations déclinent notamment en raison de la sylviculture moderne (plantation de conifères, « nettoyage » systématique des forêts par l’enlèvement des vieux arbres et bois morts) réduisant ainsi leurs habitats et ressources alimentaires. 

La conservation des haies matures, le maintien des arbres morts sur pied ou au sol, stopper les plantations de conifères et favoriser la plantation d’espèces de feuillus (Chêne, Saule, Orme champêtre) sont des mesures qui peuvent favoriser le maintien de ces espèces. 

Ces dernières profiteront aussi à un large éventail d’espèces qui pourront bénéficier des haies de grands chênes. Les oiseaux, les mammifères ou encore les insectes sont susceptibles d’être favorisés et/ou maintenus par ces actions de gestion.